Peinture
...Peu de profondeur, beaucoup de
contrastes, un espace sans illusion et provoquant. Nicole
Gaulier n'a que faire de la perspective classique, et les
accords parfaits l'ennuient D'abord parce qu'elle préfère la
quatrième dimension & la troisième - "Je ne veux pas que l'on
regarde, je veux que l'on vive dedans.
Françoise Monnin
Dans les peintures de Nicole, le temps se dessine en des
courbes, en des cercles interrompus, en des arcs, en des
volutes, en des éclairs, dans la foudre de l'orage, en des
pointillés, dans les verticales, dans les horizontales et très
souvent les obliques, en des hiéroglyphes incertains, en des
signes instables, en des taches floues, en des mouchetures, en
des ocelles, en des éclats dispersés, en des écritures égarées,
en des graffitis contrôlés.
Gilbert Lascault
« Je regarde la Nature comme si
c’était mon écriture » : l’œil de Nicole Gaulier est un prisme,
qui retient l’intensité des lumières et le rythme des ombres,
puis les métamorphose en calligraphies onctueuses.
Le rouleau dont elle fait son outil au début du XXIe siècle est
incisé d’un motif simple, évoquant depuis 2006 un arbre.
L’instrument, enduit d’une peinture épaisse, imprime sur tout ce
qui passe à sa portée, régulièrement, la silhouette ainsi
inventée.
Une ligne après l’autre, une plantation surgit. Une
superposition après l’autre, les strates provoquent un jeu
surprenant et poétique de pépites de tons vifs. Leur concert,
mêlé à celui des empâtements, déclenche une vibration originale.
Evoquant des flamboiements et des torrents, il suggère des
apparitions, génère des éblouissements.
Le sujet se transforme en alibi, qui permet de chanter, sur un
rythme soutenu, comme dans chacune des œuvres de l’artiste
depuis 1980, le mystère et le bonheur de la perception.
Françoise MONNIN, juin 2009
Voir le diaporama